Bonne année 2014

Il y a des années qui sont très bonnes, pleines de bonnes choses. Pour moi, la référence, c'était 2009 : je me suis marié, nous avons acheté notre appartement, changé de voiture, ma femme a trouvé un travail.

Il y a des années, où c'est moins bon, mais qui ne sont pas mauvaises.

Et après, il y a des années où la poisse s'acharne. Pour moi, cette année noire, c'est 2014. Pour résumer, sur les 250 jours de l'année déjà passés, ma famille a compté pas loin de 300 jours d'hospitalisation. A tout ceci s'ajoute le fait que j'habite loin de mes familles, et que la communication n'est pas toujours simple.

  • Janvier 2014 : Décès de ma belle-mère. Même si elle n'était pas en super santé, cela a surpris tout le monde. Ma femme était effondrée. (Et j'étais pas beaucoup mieux)
  • Janvier 2014 : Mon père subit des examens pour un problème cardiaque. Avec stents. Posés avec complications.
  • Février 2014 : Ma filleule entre en urgence à l'hôpital, et est placée en coma artificiel le temps de faire les examens, pour éviter qu'elle souffre. Une petite fille de 5 mois passe donc 15 jours dans le coma.
  • Mars 2014 : Fin du coma, difficile et longue adaptation. Elle est clairement traumatisée, elle a peur des gens habillés en gris, etc...
  • Mars 2014 : Au boulot, j'ai l'impression que rien ne va. Je mets ça sur le compte de mes ennuis familiaux.
  • Avril 2014 : Mon père gagne un double pontage, en "urgence", avec plus d'un mois d'avance sur la date prévue.
  • Avril 2014 : Je continue de cloisonner entre boulot et perso, mettant tout mon stress sur le compte du personnel.
  • Avril 2014 : Mon père gagne un nouveau pontage.
  • Avril 2014 : J'explique la situation à mes chefs, qui commençaient à se demander pourquoi j'étais aussi sur les nerfs. On réalise que l'effectif du pole qualité n'est pas suffisant. Contre mon avis, on privilégie des solutions pratiques plutôt qu'une embauche.
  • Avril 2014 : On ajoute une chirurgie exploratoire abdominale sur mon père.
  • Mai 2014 : Amputation de la jambe pour mon père.
  • Mai 2014 : Sudweb me donne une bouffée d'air.
  • Juin 2014 : Je revois mon père pour la première fois de l'année. Il est dans un tel état que j'ai l'impression de lui dire adieu.
  • Juillet 2014 : Lors d'une sortie entre collègues organisée par ma société, blessure de mon binôme. Je suis donc seul là où on ne suffisait pas à deux.
  • Juillet 2014 : Nouvel opération de mon père, pour "fignoler" l'amputation.
  • Juillet 2014 : On fait passer des entretiens pour embaucher du monde au pole qualité.
  • Aout 2014 : Au boulot, on me propose une mutation. De Toulouse à Montpellier. (5 personnes à Toulouse, 40 à Montpellier)
  • Aout 2014 : Vacances. Repos, pas d'internet (ou si peu). Je me repose, j'oublie tout.
  • Aout 2014 : Ma femme est très fatiguée, malade.
  • Aout 2014 : J'apprends qu'une de mes tantes va mieux : elle a eu un AVC avec complications, alors qu'elle avait déjà une santé fragile.
  • Aout 2014 : Premier jour de boulot, lorsque je prends ma voiture, quelqu'un a laissé un mot pour s'excuser pour la bosse. Ma portière s'est faite enfoncer durant la nuit.
  • Aout 2014 : Deuxième semaine de reprise : chute de mon fils de sa hauteur à plat dos, on fini aux urgences. Il ne pose plus son pied par terre, et ne peut donc plus marcher. Ils nous font surveiller les symptômes d'un traumatisme crânien.
  • Aout 2014 : Mon fils ne marche toujours pas 2 jours après, passage chez le médecin. Qui nous dit de patienter, puis de passer une échographie du genou.
  • Aout 2014 : Ma meilleure amie passe aux urgences suite à un problème de santé pendant ses vacances.
  • Aout 2014 : Avec l'arrivée d'un nouveau testeur qui code des tests auto, je ressens d'autant plus le manque de code pour moi. En regardant en arrière, j'ai du coder en tout et pour tout 15 jours depuis janvier. (Le reste, c'est du test à la main, dont 75% au moins peut être automatisé)
  • Aout 2014 : Ma meilleure amie retourne à l'hôpital pour quelques jours après son retour de vacances.
  • Septembre 2014 : Échographie négative pour le genou de mon fils, retour aux urgences. Cette fois, on est fixé (10 jours après) : il ne pose pas le pied par terre parce qu'il a une fracture du tibia (Fracture en cheveu, compliquée à voir sur une radio). C'est parti pour un plâtre pendant 3 semaines.
  • Septembre 2014 : Ma femme est toujours malade, mais on est maintenant sûrs : on va être parents une deuxième fois.

Quand je racontais un point particulier à quelqu'un, on me disait toujours "Courage, ça va passer". Quand je vois la liste, je comprends mieux pourquoi, deux semaines après mon retour de vacances, j'ai l'impression de passer à côté de ma vie depuis quelques mois.

  • J'ai un travail, où je devrais faire mon métier. Pourtant, j'ai l'impression de ne pas faire mon métier.
  • J'ai une famille, que je ne vois pas aussi souvent que je voudrais.
  • J'ai un fils, et j'ai l'impression de ne pas le voir grandir.
  • J'ai une vie, mais je ne sais pas où elle me mène.